L'Orient désert
Gallimard, 2007
Quatrième de couverture :
Ce que je suis : un écrivain en route dans sa langue. C'est dans la langue qu'on chemine, autant que dans le paysage. Parfois je m'arrête en plein vent : mes mots aussitôt ravalés, comme le voile blanc sur la bouche des femmes druzes, comme un souffle d'homme sur la soie protégeant un sexe humide de femme.
Je marche un peu seul sur la route de Hermel. Le chauffeur s'est endormi dans la voiture. Pas de secret à découvrir ou à livrer : je suis en mouvement sur la terre rouge de la Bekaa, entre deux chaînes de montagnes. Peut-être ne suis-je là que pour oublier ce qu'une femme a fait de moi : un être hors de lui, condamné à marcher, penser, parler seul (trois langues à la bouche et nulle envie qu'elles s'ébruitent dans l'après-midi poussièreuse).