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Confession négative

Gallimard, 2009

 

Quatrième de couverture : 

« Ce n'était plus la guerre fantomatique à quoi, depuis mon arrivée à Beyrouth, je m'étais habitué et qui ne venait pas ; ce n'était plus du roman devenu vague rêverie au fond de l'ennui ; c'était l'essence même de toute littérature : la guerre, violente, exigeante, dangereuse, enivrante, aussi, car j'y ai retrouvé les gestes qui étaient les miens, enfant dans les bois de Siom, quand je jouais à la guerre et que je mourais ou tuais avec une ivresse qui me laissait croire que j'étais la proie d'autre chose que de la fièvre du jeu. 

        Mais à Beyrouth, cette nuit-là, au premier étage du magasin que nous devions tenir, dans le bruit des armes, les éclats, l'odeur de poudre, d'huile et de métal chaud, je sentais les autres miliciens bien plus proches de moi que mes anciens compagnons de jeu. Tout ça me plaisait dans une dimension inquiétante, voire terrifiante du plaisir : celle qu'on connaît dans les très grandes amours. »

« L’aversion que m’inspiraient les journalistes venait, je commençais à le comprendre, de l’extraordinaire entreprise de falsification du réel qui se mettait en place dès cette époque et qui visait à redoubler le monde d’une vérité fabriquée à partir des restes de la grande cuisine philanthropique – la seule qui fût acceptable dans l’édification d’une dictature démocratique universelle, laquelle, avec ses droits de l’homme, son antiracisme, et son sens démesuré de l’expiation, serait une sorte de protestantisme définitivement sorti du christianisme et voué aux seuls intérêts du libéralisme économique […] » 

« […] cette Confession négative et aussi Ma vie parmi les ombres sont d’authentiques chefs-d’œuvre, des coups de poings littéraires, et politiques, aussi, qui justifieraient de placer Richard Millet parmi les écrivains maudits… Mais lus et relus. » 

Francis Bergeron, Livr'Arbitres

« Récit tout entier traversé par le sens du tragique, La Confession négative est aussi une éducation sentimentale, une réflexion éclatée sur l'écriture, la France, la langue, la solitude. » 

Richard Blin, Le Matricule des anges

« L’existence de Richard Millet est la preuve que la littérature française n’est pas morte. Dès la première page de son nouvel ouvrage, on rentre à nouveau dans son rythme, on se laisse bercer par cet éternel éboulement de mots, par cette langue qui doit autant à Marcel Proust qu’aux premiers romans de Claude Simon. Richard Millet ne joue pas : loin du flottement syntaxique et du moralisme consensuel des confessions d’aujourd’hui, il déploie des phrases habitées par la nuit.  » 

Guillaume Etievant, Culture Mag

Image d'arrière-plan (modifiée) © Francisco Anzola / Wikimedia Commons / CC BY-SA 2.0

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