Brumes de Cimmérie
Gallimard, 2010
Quatrième de couverture :
« En 1997, au Liban, en un mois d'avril neigeux, je suis descendu chez les morts, par les tombeaux de Byblos, par la source sacrée d'Afqa, et par le fleuve Litani, que les travaux de mon père avaient détourné à travers la montagne du Sud, vers Jezzine, où je n'ai retrouvé que le spectre de l'enfant que j'ai été et le bruit ténébreux du temps. »
« Ouvrir la porte de cette chambre, en 1997, m’aurait sans doute jeté dans l’obscurité du temps, et non dans le passé, comme on le croit trop souvent, le passé étant une origine sans fond, si bien qu’il faut avant tout compter sur la grâce qu’octroie cette étrange divinité qu’est la mémoire involontaire et sur les opérations alchimiques qui gagnent ses faveurs »
« Écrit l'été dernier au retour d'un séjour dans ce pays, Brumes de Cimmérie – dédié à sa mère morte peu avant – relate une expérience du temps aboli, une tentative de réappropriation de soi par ce qui n'est plus soi. Il dit la quête d'un lieu originel, avec jardins suspendus et balcons dans le ciel, poussière d'or et ruines. Un consentement à l'errance, à ce qui gît quelque part dans l'innocence du temps, au détour d'un paysage ou au plus profond des souterrains de l'être. »
Richard Blin, Le Matricule des anges
« Le récit est celui d’un voyage effectué en avril 1997 au Liban, à la poursuite de l’enfant qui a fait de lui l’homme qu’il est devenu. Revenant sur les mêmes lieux, retrouvant les mêmes parfums, il constate aussi que le Liban a changé en une trentaine d’années, secoué par la guerre civile et de plus en plus soumis à l’américanisation. Par ce voyage, c’est en réalité à la seconde mort de son enfance qu’assiste Millet, à la mort de ses rêves et de la nostalgie d’un temps et d’un lieu révolus. »
Matthieu Falcone, Culture Mag
« Le thème du paradis perdu a beaucoup servi en littérature. On a moins souvent pensé aux purgatoires perdus, aux enfers perdus. Ils ne sont pas moins précieux. Millet, l'ombrageux Millet, l'incorrect Millet, fait partie des écrivains qui ont résolu de ne plus se soucier de l'époque et de ses insidieuses exigences. Il trace sa route, dans l'attente d'un moment précis : “Quand j'aurai été traversé par le fleuve du temps et que je n'existerai plus que dans le bruit souterrain de mes livres”. C'est la grâce qu'on lui souhaite, et la seule à laquelle puisse aspirer un écrivain. »
François Taillandier, Le Figaro
Image d'arrière-plan : domaine public