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La Voix et l'Ombre

Gallimard, 2012

 

« J’ai écrit ce livre pendant qu’une femme mourait. 
        Elle fut ma première épouse, et je me rends à présent compte que je me suis mis au travail le jour où l’on m’a appris qu’elle allait mourir. 
Dire ce que je sais d’elle, avec qui j’ai vécu pendant dix ans, me paraît vain : elle m’était devenue une sorte d’étrangère ; elle se trouvait reléguée dans cette zone singulière de l’existence où certains êtres ne vivent plus qu’arrêtés dans le temps, interdits de présence, fantômes avant l’heure. 
        Je passe sous silence ce dont je me souviens et qui ne cesse de croître comme si sa voix étendait son ombre en moi. »

 

 

 

 

 

 

 

« Oui, quoiqu’on puisse en penser, Richard Millet est un des rares écrivains qui comptent en France, n’en déplaise à certains journalistes qui jettent le fiel sur autrui pour faire oublier leur totale vacuité d’être.  » 

François Xavier, Salon littéraire

« C’est Janet Baker, non plus une soprano mais une mezzo-soprano, qui m’a fait entrer dans l’été de la nuit, les voix de mezzo ou de contralto me touchant au-delà du plaisir esthétique – cet au-delà étant non pas le plaisir érotique mais de la zone trouble située entre ces deux ordres du plaisir, l’espace où je demeure sans voix et où, sans plus savoir si je vis ou si je meurs, je suis vocalisé, enchanté, restitué à une nuit enfin heureuse. » 

La Voix et l’Ombre, p. 43.

Image d'arrière-plan (modifiée) © Velvet / Wikimedia Commons / CC BY-SA 3.0

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