Un balcon à Beyrouth
La Table Ronde, 1993
Ce texte a été repris en 2005 dans un volume de la collection "petite vermillon" qui comprend également Beyrouth ou la sépration.
« J'ai présumé de mes sens. La ville est là, en bas, et le désir que j'ai d'elle et de mon enfance est à présent si calme que je renonce à rien analyser. Je veux me dépouiller de l'homme que je suis devenu. Je connais la rigueur de l'attente, la joie austère qu'elle donne. J'ai appris à distribuer dans le temps mes émotions, à ruser avec elles. Je sais me rendre maître de mes heures, tout en observant en moi le triomphe du temps. Beyrouth ne se donnera pas d'emblée. Je ne veux pas me heurter à moi-même dans cette nuit où il commence à pleuvoir doucement. »
Quatrième de couverture (pour l’édition de poche) :
« Je rassemble ici deux petits livres écrits à quelques années de distance : le premier en 1986, alors que le Liban était la proie d’une interminable guerre civile, et l’autre en 1994, lors de mon retour au Liban, après quelques années d’une étrange paix. Livres de l’exil et des retrouvailles ; livres hantés par l’enfance et par ce qui est aboli. C’est pourquoi, les relisant, je songe qu’ils appellent un autre livre sur mon enfance libanaise : livre rêvé depuis bien des années, mais auquel je sais que je ne pourrai me dérober infiniment, et grâce auquel je retrouverai peut-être ce que je croyais à jamais perdu ».
Image d'arrière-plan (modifiée) © Wikimedia Commons / CC BY-SA 3.0