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L'Écrivain Sirieix

P. O. L, 1992

 

Ce texte a été repris, en 2001, aux Éditions Gallimard (collection « folio »), dans un volume qui comprend également les versions  revues de L'Angélus et de la Chambre d'ivoire ainsi qu'une préface inédite de l'auteur.

 

Quatrième de couverture : 

Sirieix, solitaire né en hiver, qui n’aime vraiment « la littérature, l’hiver et les paradoxes », est-il l’écrivain qu’il prétend être ? Et l’œuvre n’existe-t-elle pas seulement dans le rêve qu’il nourrit d’elle, à quoi il soumet sa vie tout entière, rêve prodigieux et dérisoire où il ne cesse de s’inventer ? La lumière qui baigne ce bref récit, écrit dans le respect amoureux de la langue, qui est « l’essence et l’assomption du paysage français », provient tout autant des ciels crus du Limousin qui influent de façon inaliénable sur l’esprit et le corps que de l’éclat sombre d’un personnage qui mêle la morgue à l’humilité, l’imposture à la vérité nue. Avec L’Écrivain Sirieix, Richard Millet poursuit sur le mode romanesque de l’autobiographie, mode qui lui est cher, une réflexion sur l’art et la sainteté qui tend toute son œuvre. 

« J’étais, je le répète, un élève médiocre et docile. J’acquis néanmoins pour mes maîtres un mépris dont je n’avais pas conscience qu’il pût être visible. Ce qu’on nous enseignait en classe de français, par exemple, me paraissait sans commune mesure avec les délices que me donnaient mes lectures ; aussi étais-je distrait et regardais-je par les fenêtres le lent défilé des nuages dans le ciel : j’y trouvais un bonheur que je ne m’expliquais point (je haïssais déjà la psychologie, les jugements d’autrui, les assertions humanistes), mais que confortait la récente découverte des poètes. Lamartine, Hugo et Baudelaire venaient de remplacer Dumas, Stevenson et Jules Verne sur ma table de chevet. Je dois avouer que je m’étais mis à écrire : poèmes et narrations brèves que je ressassais, la nuit, en sanglotant ; mais je n’écrivais que pour perpétuer l’émotion suscitée par la lecture ; ainsi les enfants retrouvent-ils par des cris et des bruits multiples, extravagants, les musiques qui les ravissent » 

« Un récit écrit à l’arme blanche. Phrases tranchantes, très courts chapitres découpés à même la chair encore intacte du temps ; aveux et confessions qui brillent comme un couperet de guillotine ; éclats de violence pris au piège de pages-miroirs où l’auteur cherche autant à fixer des états de lui-même qu’à quêter des bribes de sa vérité »

Richard Blin, La Nouvelle Revue Française

« Les livres de Richard Millet sont de ceux qui affrontent les inquiétudes que nous avons à vivre. Mais ils ne les prennent pas de front de peur sans doute que l'on s'y blesse. Écrivant  lui aussi le terrible dont parle Rilke, il nous offre dans le même temps un commerce heureux avec notre langue : une familiarité pleine d'admiration pour sa beauté. » 

Marc Le Bot, La Quinzaine littéraire

Image d'arrière-plan (modiée) © MMensler / Flickr / CC BY 3.0

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