L'Angélus
Champ Vallon, 1988
Ce texte a été repris, en 2001, aux Éditions Gallimard (collection « folio »), dans un volume qui comprend également les versions revues de La Chambre d'Ivoire et de l'Écrivain Sirieix ainsi qu'une préface inédite de l'auteur.
Quatrième de couverture :
Et si la création artistique reposait sur une imposture ? L’un des plus beaux mythes antiques nous rappelle qu’il est dangereux de regarder derrière soi. Le regard qu’un jeune compositeur porte ici sur sa vie semble n’avoir d’autre but que d’en finir avec soi comme avec toute Eurydice : d’en finir avec une illusion qui aurait ruiné sa vie. En nous livrant son autobiographie, ce musicien entre dans le désœuvrement ; il met à jour les mécanismes de son imposture avant de s’abandonner à l’hébétude qui suit tout renoncement, à une sorte d’angélisme, à une délivrance infinie.
« J’avais récusé les influences de Webern, de Boulez, de Stockhausen. Le sérialisme et le travail sur bandes magnétiques m’ennuyaient autant que le discours par quoi je me croyais tenu de justifier la moindre des mesures que j’écrivais. Je voulais un langage à moi, fût-il l’exacerbation pervertie d’un certain classicisme. Je restais, à mes propres yeux, une sorte d’autodidacte terrien et rusé. Je pris en horreur la musique de mon temps. J’avais vingt-cinq ans et devinais confusément que j’étais à un tournant de mon existence. Reconnu de quelques-uns seulement, j’aurais aisément pu me défaire de ce semblant de notoriété. C’est à ce moment-là que j’aurais dû renoncer à la musique »
« L’imposture éprouvée par le créateur et qui talonne son renoncement le conduit à ne plus vouloir s’identifier à quoi que ce soit persistant hors sa différence. Elle engage tout son art et toute son existence, en un seul mouvement. »
Thierry Cordellier, Recueil
« Avec son ironie tranchante, avec sa propre cruauté qui ne se détourne pas du sang, le livre de Richard Millet vous point. »
Mar Le Bot, Esprit
Image d'arrière-plan (modifiée) © Velvet / Wikimedia Commons / CC BY-SA 3.0