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Les Waffen-Tchétchènes de Poutine

 

La réputation criminelle des Tchétchènes n’est plus à faire. Il est loin le temps où, comme les Druzes, au Levant, ils servaient d’arrière-fond pittoresque aux récits de voyageurs du XIX° siècle. La Tchétchénie, pays aussi inutile que le Kossovo ou Chypre, continue d’être une source de nuisance, comme c’est le cas, en France, dans l’Education nationale, me dit un instituteur qui rencontre d’énormes problèmes avec les rejetons de réfugiés tchétchènes trop complaisamment accueillis. Poutine n’ayant pu exterminer les Tchétchènes, il s’est contenté de les vaincre et de nommer à la tête de leur république le satrape islamo-priapique Kadyrov, grand pourvoyeur de haine et de terroristes, comme on l’a vu à Boston, en Irak et en Syrie, en France avec le meurtre de Samuel Paty, et aujourd’hui en Ukraine, avec la légion islamique envoyée sur le terrain par Kadyrov. Il est remarquable que cette légion se comporte comme les Waffen SS et les Einsatzgruppen, sur le même territoire, violant et tuant des femmes et des enfants. Les pillages, eux, sont laissés à la discrétion des soldats de l’armée régulière russe, pour la plupart de jeunes types prélevés dans d’autres républiques périphériques, Ingouches, Kalmouks, Ossètes, Kirghizes, etc, mal vêtus, ignares, disposant de rations de vivres avariées, et qui s’étonnent de trouver par exemple du Nutella ou des Iphones dans la campagne ukrainienne. Cette chair à canon ferait presque pitié si elle ne pillait et ne violait, elle aussi… Les Waffen-Tchétchènes sont autrement aguerris, épaulés par l’armé prétendue privée Himmler (pardon : Wagner), qui sévit aussi en Afrique sans que l’Occident s’en émeuve, et par des mercenaires syriens, des musulmans, comme les Tchtéchènes, et dont la religion est censée terrifier les Ukrainiens. Une armée nationale qui fait appel à tant de supplétifs est une bien étrange armée : comme les Etats-Unis, en Irak, on dirait qu’elle sous-traite cette guerre, ou la traite au rabais, avec le plus grand cynisme.

Certains intellectuels tentent de justifier l’invasion de l’Ukraine au nom de la décadence de l’Occident, dont Poutine nous préserverait. C’est être bien naÏf. La décadence de l’Occident est bien réelle, et les enfants ukrainiens réfugiés sont étonnés, par exemple, de la médiocrité du niveau des élèves en mathématiques, et de l’indiscipline, du woke, de la vulgarité des élèves « français ». La propagande journalistique ne dit pas ce qu’ils pensent de la composition ethnique de classes où ils sont peut-être les seuls Blancs.

On ne saurait suivre non plus ces intellectuels dans l’idéologie de l’Eurasie prônée par Poutine, tout d’abord parce qu’elle ne justifie pas l’invasion de l’Ukraine, pays indépendant qui a le droit d’exister autrement que comme frère de la Russie : l’Ukraine a sa langue, son histoire, le désir de conforter son indépendance, sans forcément devenir un paillasson des Etats-Unis ou de l’Union européenne. L’autre argument contre l’Eurasie est l’islam, dont on voit bien quels problèmes il susciterait au sein même d’un tel conglomérat, la présence de l’islam en Asie étant conflictuelle ou incompatible, comme on le voit en Inde, par exemple – les Chinois, eux, prenant cyniquement les devants en matant les Ouighours, comme les Birmans les Rohingyas. L’agression russe réjouit d’ailleurs Daech qui parle d’une guerre « entre Croisés », et y voit un « signe divin », là où le pape François condamne la guerre sans jamais prononcer le nom de l’agresseur. Rien d’étonnant de la part d’un souverain pontife qui avait mieux aimé ramener des musulmans dans son avion que des chrétiens. Les bobos, eux, se plaignent des conséquences de cette guerre sur leur santé psychique. Qu’ils se rassurent : tout restera en place, en France, qui est, avec la Russie, le seul pays où le stalinisme survit, comme on le voit dans l’Obs où 800 universitaires, rien de moins, appellent à voter pour le gauchiste Mélanchon, lequel bénéficie de toute la complaisance d’un système politico-médiatico-littéraire plus que jamais puissant : Garcin, notre Lavrov, Le Clézio, notre Medvedev, veillent sur nous. Quant à Poutine, il est symbolisé par l’ensemble du Sytème de falsification générale et de propagande qu’est la presse officielle française.

Pendant ce temps, aussi, France-Culture pleurniche sur les « Français » musulmans qui s’exilent, à Dubaï ou en Angleterre ou au Canada, ces deux derniers pays ravagés par l’immigration et le woke, où ils vivront mieux qu’en France, où ils sont, on le sait, persécutés. Le victimisme fonctionne à plein régime. Des musulmans de cet acabit, il n’en partira jamais assez. Ils pourraient aussi demander l’asile à Kadyrov ou à Erdogan,ou encore à l’Azerbaïdjian, grand massacreur d’Arméniens. Ces prétendues victimes de discriminations françaises ne descendent jamais spontanément pour protester contre les attentats islamistes, que leur silence approuve, donc.

Il se trouve bien sûr des imbéciles pour s’inquiéter de « crimes de guerre » ukrainiens contre des prisonniers russes, ou d’une possible « islamophobie » dans le fait de nommer les Tchétchènes, laisse entendre l’officine woke Human Rights Watch, qui qualifiait de génocide les crimes de Daech contre les Yézidis, à juste titre d’ailleurs, mais pas les crimes, pourtant les mêmes, commis au même endroit contre les chrétiens orientaux,. Les Waffen Tchétchènes conviennent parfaitement au délire poutinien, pour qui les Ukrainiens sont des nazis, comme chacun sait, avec, d’ailleurs, à leur tête un président, Volodymyr Zelensky, d’origine juive. Et c’est au nom de cette « dénazification » que les Russes viennent de tuer à Kharkiv un des derniers survivants d’Auschwitz, et qu’ils ont commis à Boutcha un massif assassinat de civils, qui placera cette ville auprès des villes et villages martyrs de l’Histoire, Lidice, Oradour, My Lai, Damour, Mossoul…




Richard Millet

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